Où en est-on ?
C’est la question que Tournugeois Vivant, représenté par 2 membres du Conseil d’Administration, Gérard Doussau et Gérard Morin, a posée à Julien Farama, le premier adjoint au maire de Tournus, chargé des grands projets, des sports et des loisirs.
Depuis de nombreux mois, le constat est fait de l’absence totale d’informations sur le projet de parc historique à Tournus en direction de la population, en dehors de rares articles de presse.
Dans ces conditions, et sachant le rôle essentiel qu’a joué naguère Tournugeois Vivant contre l’implantation d’un centre Leclerc et d’une zone commerciale en zone Nord de Tournus, beaucoup d’acteurs locaux, adhérents et sympathisants de TV, mais aussi des associations locales se tournent vers notre association pour obtenir des informations et pour connaître son positionnement sur ce nouveau projet sur la zone Nord.
S’agissant des informations sur le déroulement du projet, Julien Farama nous a proposé une rencontre au cours de laquelle nous avons pu lui poser les questions ci-après.
Parallèlement à cette rencontre, le Conseil d’Administration a décidé de réunir l’Assemblée Générale 2021 de Tournugeois Vivant, le 20 mars à 9h30 au Palais de Justice de Tournus. Ce sera l’occasion pour notre association de définir ses orientations stratégiques pour 2021, et notamment son positionnement sur le projet de Parc historique à Tournus.
Voici une synthèse des réponses apportées par Julien Farama à nos questions sur différents aspects du projet ECLAT.
TV – Qui est à l’origine du projet et qui le pilote ?
S’agissant du projet de Parc historique ECLAT (qui signifie Equipement Culturel de Loisirs et d’Attractivité Touristique), c’est le département qui est à l’origine et c’est lui qui le pilote. C’est un parc pensé à l’échelle du département et non à l’échelle de la ville de Tournus.
De son côté, la ville de Tournus avait commandité, dans le cadre du futur PLUi, une « Etude prospective d’aménagement concernant un périmètre « Saint-Jean – Montplaisir – En Baraban – La Grange – La Preste ». Une restitution de cette étude a été présentée par les Cabinets AIA Territoire et INCA à la ville de Tournus en avril 2019. L’étude porte sur une zone de +/- 100ha. Elle met l’accent sur des stratégies possibles concernant à la fois la ville de Tournus et la zone Nord. Elle reste d’actualité.
TV – Comment expliquer l’absence d’information des citoyens sur le projet ?
La position de M. Accary est de ne pas communiquer tant que le projet n’est pas sur les rails, plutôt que de faire des grandes annonces et de ne pas déboucher sur du concret. Il faut éviter que le projet parte vers d’autres sites.
Par ailleurs, tant que la maîtrise foncière n’est pas assurée, il n’est pas cohérent de communiquer sur un projet qui est, en l’état, à géométrie variable.
TV – Après avoir rappelé que la lutte contre l’artificialisation des sols est un axe majeur du Plan biodiversité, avec comme objectif de parvenir à « zéro artificialisation nette » (https://www.ecologie.gouv.fr/artificialisation-des-sols), les représentants de TV posent la question du foncier et de l’artificialisation des terres agricoles sur la zone Nord ?
Une carte présentant la zone d’étude au Nord de Tournus nous est remise.
Sur le foncier, c’est le département qui a la main. L’équipe « Projet » du département est en lien avec la SAFER. Le Département a en effet sollicité le concours de la SAFER pour réaliser une enquête foncière afin de présenter un état des lieux initial et de connaître les possibilités de maîtrise foncière à l’amiable sur un périmètre élargi au sein duquel le projet pourrait s’installer.
La SAFER a rencontré l’ensemble des propriétaires. Elle devrait présenter au Département un rapport détaillé de sa mission, dans les semaines qui viennent.
Rappelons quelles sont les grandes missions de la SAFER.
source : https://www.saferbfc.com/m/info/missions/
S’agissant des emplacements, tout reste ouvert à ce jour : zones de stationnement, accès, zones écologiques…
Dans l’état actuel du dossier, le problème est que si un ou plusieurs propriétaire(s) refuse(nt) de vendre, il faudra réaménager le projet.
Aujourd’hui, pour voir clair, il faut distinguer entre :
– Le périmètre de la Zone d’études : environ 76 ha entre la route de la Grange au nord, la zone inondable à l’est, la route 906 à l’ouest et la zone habitée de Tournus au sud. (voir photo ci-dessous)
– La zone de maîtrise foncière : c’est la zone qui sera acquise sans forcément être concernée par des aménagements. Des espaces resteront agricoles et naturels.
– La zone du parc et des parkings : elle porte sur une superficie d’environ 6 à 7ha pour le parc et 5 à 6 ha pour les parkings. Son emplacement dépendra au final de la vente des terrains par les propriétaires.
Selon Julien Farama, plus la zone du parc sera proche de Tournus et mieux ce sera pour la ville en termes de flux des personnes. L’objectif reste de faire un projet compact et de ne pas jouer la carte de l’extensif.
Le projet nécessitera des aménagements des accès autoroutiers. A noter qu’on pourrait limiter l’emprise foncière des accès à l’autoroute tels qu’ils existent aujourd’hui.
Périmètre (en bleu) de la zone d’études avec au milieu la voie ferrée, à gauche la route 906 et à droite la Saône.
TV – S’agissant du portage foncier, qu’est-ce qui est prévu ?
L’outil de portage sera un outil de type SEM (société d’économie mixte ) d’aménagement dans laquelle les pouvoirs publics seront présents et décisionnaires. Rappelons qu’on désigne par “ portage foncier ” le fait d’acquérir un terrain plus ou moins longtemps avant son aménagement ou sa construction.
Dans le cadre d’Eclat, d’après Julien Farama, le portage foncier est en voie de finalisation.
TV – Qu’en sera-t-il au niveau du Plan Local d’Urbanisme intercommunal ?
Pour que le parc historique puisse se construire, des modifications du PLUi devront être votées par la Communauté de communes du Mâconnais-Tournugeois. A ce jour, il n’y a pas de ralentissement du PLUi. On peut envisager son adoption en 2022.
TV – En matière de protection de l’environnement, y a-t-il du nouveau par rapport à notre dernier entretien ?
Pas d’informations nouvelles. Il est prévu des installations réversibles, des parkings écologiques et des zones naturelles…
Des études sur la faune et la flore sont en cours.
Julien Farama rappelle que la ville de Tournus a fixé des conditions à remplir par le Projet Eclat prévoyant une valorisation de l’environnement et un parc eco-responsable faisant appel aux acteurs locaux. Le Département a prévu la création d’un espace naturel sensible (ENS) côté Saône.
TV – Et les investisseurs quels seront leurs risques ? TV évoque la défiscalisation pour les investisseurs privés et la réalisation de plus-values foncières sur la revente future des terrains après réaménagement des accès, dans une zone très convoitée, en cas d’abandon du projet. En définitive les investisseurs privés ne seront pas perdants quoi qu’il arrive. En revanche, nous citons les cas de divers parcs d’attraction et de loisirs où des échecs ont pesé lourdement sur les finances publiques des collectivités territoriales concernées.
Selon Julien Farama, il y a certes des parcs, notamment des parcs d’attraction, qui ont échoué, mais il y en a d’autres qui sont des réussites. Il ne faut pas se focaliser uniquement sur les échecs.
TV – Quelles retombées sont envisagées pour Tournus ?
C’est difficile à évaluer dans l’état actuel du projet. Il y aura certainement des flux touristiques en centre-ville et dans le bassin de vie du tournugeois. Ce sera à la ville d’être acteur pour assurer une bonne liaison entre le Parc et la ville, en matière de flux de visiteurs.
Quant à la participation des acteurs locaux au projet, il faut attendre qu’il soit plus avancé. Toutes les options sont ouvertes.
TV – Le calendrier a pris du retard, il était prévu à l’origine :
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en Juin 2020 : la présentation du projet privé et des engagements publics associés.
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en 2021 : la mise en place des procédures administratives.
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en 2022 : le début des travaux.
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Enfin en 2023 : une ouverture effective du site.