Archives mensuelles : mars 2021

TOURNUGEOIS VIVANT À LA MAISON DES SCIENCES DE L’HOMME DE DIJON

Aujourd’hui 17 mars, Tournugeois Vivant représenté par Céline et Gérard a participé à une réunion organisée par le Living Lab de la Maison des Sciences Humaines de DIJON.

La MSH de Dijon

QU’EST-CE QUE LE LIVING LAB ?

Le Living Lab territorial est né d’un partenariat entre la Dreal Bourgogne-Franche-Comté et la Maison des Sciences de l’Homme de Dijon dans le cadre du programme Bourgogne Franche-Comté en transition  issu d’un appel à projet du Commissariat Général au Développement Durable.

Sa situation budgétaire consolidée sécurise le fonctionnement du groupe de travail dans différents programmes et en particulier dans le programme de la Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines (Popsu Territoires) pour le projet Démocratie alimentaire comme enjeu de capacitation territoriale avec la ville de Tournus, Tournugeois Vivant et l’association Economie Solidarité Partage de Tournus. 

C’est au titre de POPSU que Tournugeois Vivant a été invité à participer à ce premier panorama des activités du Living Lab dans différents projets territoriaux.

La salle de réunion du Living Lab

Plus de dix neuf chercheurs, techniciens de la Région et membres d’associations étaient présents à distance ou sur place. Les échanges ont été très fructueux et ont démontré que le Living Lab territorial pour la transition sociale et écologique était à la pointe de la recherche sur le territoire de la Région BFC. 

LES PROJETS PRÉSENTÉS :

  • Le programme Bourgogne-Franche-Comté en transition en partenariat avec la DREAL BFC sur les conditions d’essaimage des initiatives citoyennes,

  • Le programme sur la démocratie alimentaire financé par la Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines (POPSU) avec la ville de Tournus (programme débuté en octobre 2019), Tournugeois Vivant et l’Association Economie Solidarité Partage

  • Villages du Futur : dispositif original qui se donne l’ambition d’expérimenter des démarches de développement local à partir des besoins locaux des habitants. Il consiste en la mobilisation des acteurs locaux par des démarches ascendantes, créatives et visant une approche globale des problématiques de revitalisation et de dynamisation des villages. Il s’appuie sur les termes de la lettre de consultation diffusée par le Conseil Régional formulant la volonté de celui-ci “d’être accompagné tout au long de la démarche par une équipe pluridisciplinaire de chercheurs intéressés par l’expérimentation et travaillant déjà sur la ruralité et l’analyse des processus de participation des habitants et acteurs locaux”,

  • Le projet VRAI, Village Ressource Apprenant International qui a débuté en septembre 2020. Il articule des acteurs économiques, académiques, institutionnels, des groupes implantés sur le territoire ainsi que des PME locales et a pour objectif de développer un lieu d’apprentissage qui accueille des apprenants du collège au doctorat et propose de développer et échanger ses compétences. Ce projet s’appuie sur une licence professionnelle de l’IUT du Creusot.

ON REPLANTE DES HAIES A LA CHAPELLE-SOUS-BRANCION

 Tournugeois Vivant qui a pour projet le développement d’une alimentation saine pour tous sur le territoire du tournugeois est très attentif aux projets innovants et concrets, respectueux de l’environnement et de la biodiversité. Projets qui ont pour effet de réunir, la population locale, des élus locaux, des réseaux comme Natura 2000, des organismes professionnels, des associations et des agriculteurs qui cherchent à faire évoluer leurs pratiques et qui peuvent avoir un impact direct ou indirect sur la qualité de l’alimentation.

Tel est le cas du projet de Plan Bocager de La Chapelle-sous-Brancion, qui s’étend sur un territoire communal.

  • Une démarche collective : le Plan Bocager Communal

Un plan de l’état du bocage sur le territoire de la commune a été dressé en 2018/2019.

Le constat effectué est clair : la mécanisation de l’agriculture, l’évolution vers des parcelles de plus en plus grandes sans recoupements, l’exploitation de grands champs de céréales en lieu et place des petites pâtures ont entraîné l’arrachage de pans entiers du bocage dans certaines parties de la commune.

Ce qu’on pensait des haies à l’époque du remembrement (et qui est encore d’actualité…)

Dans son livre intitulé « Les paysages agraires », paru en 1967, A. Meynier, exprimait avec une grande clarté la nécessité de faire table rase des haies : « L’enclos, principalement planté, fait perdre de la place pour la culture, directement par la surface occupée, indirectement par l’ombre portée et ceci d’autant plus que les parcelles closes sont petites, 10 % sur grande parcelle (dont 4 directement), jusqu’à 25 % sur petite. Il gêne les manœuvres des charrues, aujourd’hui celles des machines motorisées. Il est long et fastidieux à entretenir, et à élaguer pour éviter qu’il n’envahisse une trop large surface. Il maintient l’humidité sur les chemins, gêne l’écoulement des eaux des champs, retarde trop la fusion des neiges. Il abrite des animaux nuisibles, ennemis de la culture, et sert de réserve aux graines de mauvaises herbes. Aujourd’hui il gêne la visibilité. »

La mise en œuvre du Plan bocager communal a pour objectif d’inverser la tendance à la destruction du bocage, dans les limites de ce qui peut être géré par l’agriculture d’aujourd’hui. Il faut rester réaliste.

Plusieurs mesures impliquant plusieurs acteurs ont été décidées par la commune, sous l’impulsion du maire Pierre-Michel Delpeuch :

  • aménager un verger conservatoire,

  • créer un parcours botanique,

  • replanter des peupliers,

  • renaturer les berges du Naiguère et du Grison,

  • planter des arbres dans les prés

  • et enfin replanter des haies.

Pour ce qui est de la replantation des haies, s’il s’agit d’un projet collectif dans son ensemble, mais la question s’est posée d’emblée de la participation des agriculteurs locaux.

C’est donc aussi un engagement individuel des exploitants, mais aussi des propriétaires de terres agricoles qui est demandé.

Paysage bocager de La Chapelle-sous-Brancion aujourd’hui. Photo © G.M.

Il nous a semblé intéressant de rencontrer Pierre Bourgeon de Mancey, qui exploite des parcelles sur le territoire de La Chapelle-sous-Brancion et qui a répondu favorablement à la sollicitation de la commune, pour connaître son point de vue sur ce Plan Bocager communal et ses motivations.

  • Une démarche individuelle : le Plan de gestion bocager de l’exploitation

Comme tous les agriculteurs, Pierre Bourgeon cherche à réduire ses coûts de production et à diversifier ses sources de revenus.

Pour ce faire, après avoir examiné la composition des sols de ses parcelles, il a opté pour le semis direct dans ses champs. Il s’agit d’une technique agricole qui consiste à implanter une culture directement dans un couvert végétal sans avoir préalablement travaillé le sol.

Cette technique en évacuant le labour et les divers autres passages des machines permet de faire des économies sur le gros matériel agricole, sur le carburant, sur certains intrants et enfin sur les coûts de main d’œuvre. Elle nécessite néanmoins d’investir dans des outils adaptés.

Lorsqu’on met en œuvre cette technique, la plantation de haies autour des surfaces exploitées est une solution à envisager car elle a des effets bénéfiques au plan économique, mais aussi en matière de préservation de l’environnement et de la biodiversité.

Telle a été l’analyse de Pierre Bourgeon qui a décidé de faire réaliser un Plan de gestion bocager pour l’ensemble de son exploitation.

Les étapes successives du Plan de Gestion Bocager :

  • Participation à une réunion de la Coopérative Bourgogne du Sud sur la diversification des ressources des agriculteurs ainsi qu’à un atelier sur l’exploitation de plaquettes forestières pour le chauffage et le paillage des animaux et des cultures horticoles.

  • Commande à la Fédération des Chasseurs de Saône-et-Loire d’un plan de gestion bocager pour l’ensemble de l’exploitation.

    • La démarche a commencé par une phase d’inventaire avec arpentage des parcelles et identification du linéaire de haies en distinguant le linéaire en propriété et le linéaire en fermage. En fermage, il faut obtenir l’accord des propriétaires des parcelles, ce qui n’est pas simple, compte tenu du nombre de propriétaires

    • Elle s’est poursuivie par l’élaboration d’une cartographie des linéaires

    • Ensuite un tableau prévoyant le volume de haies mobilisable dans le temps

      • haies exploitables aujourd’hui

      • haies exploitables dans 5 ans

      • haies exploitables en 10 ans.

… a permis d’évaluer la rentabilité des opérations de replantage de haies et d’arbres.

Toutefois si un tel plan permet de mettre en œuvre une diversification des sources de revenus pour l’agriculteur avec une certaine visibilité, il comporte aussi des risques. En ce domaine comme dans d’autres en agriculture, l’agriculteur reste soumis aux aléas climatiques. Par exemple : un hiver froid et la production de plaquettes s’écoule bien ; un hiver très doux et les stocks s’amoncèlent sans générer de revenus.

Le Plan de gestion bocager s’est accompagné de conseils en production, en plantation et en technique d’entretien des haies. La replantation de haies nécessite également un changement de pratique au quotidien (entretien des haies, modification de la hauteur de coupe, élimination des ronces…).

A noter que 80% des frais d’étude ont été financés par la Région Bourgogne-Franche-Comté, l’agriculteur assumant les 20% restants.

En définitive, le Plan de gestion bocager de l’agriculteur a été intégré dans le Plan Bocager Communal, dans sa partie consacrée à la replantation des haies.

  • La plantation des haies dans le Plan Bocager Communal

Fin 2020, concrètement trois séries de haies ont été replantées :

  • la première, dans le secteur du Pont Canard. Les haies arbustives incluant aussi des arbres de haut jet permettront d’établir une continuité bocagère depuis le site de Brancion jusqu’à la forêt de Chapaize. Cette continuité sera bénéfique pour la colonie de chauves-souris protégées qui nichent à Brancion. L’association « Culture et Patrimoine » a pris en charge ce projet, financé à 100% par Natura 2000.

  • une nouvelle haie marquera la limite entre le verger conservatoire situé « En Durot » et le champ cultivé qu’il domine à l’ouest.

  • enfin, les haies sur les parcelles exploitées par Pierre Bourgeon, près de Nogent. Une phase de préparation du terrain a consisté en un passage d’un outil à dents par l’agriculteur. Il a ensuite laissé carte blanche aux acteurs en charge de la plantation des haies : la Maison familiale de Mazille, les experts de Natura 2000 et la mairie de La Chapelle-sous-Brancion.

Pierre Bourgeon (2ème à gauche) et les jeunes de la maison familiale rurale de Mazille s’apprêtant à planter érables, aunes, saules, prunelliers, noisetiers, aubépines, églantines…
  • Replantation de haies : quelles sont les attentes de l’agriculteur ?

– Améliorer la rentabilité de l’exploitation

En plantant des haies en limite de ses champs Pierre Bourgeon cherche à diversifier les revenus de son exploitation en produisant des plaquettes de bois destinées à la Coopérative Bourgogne du Sud, qui les commercialisera sur le marché. Le bois de chauffage issu de l’entretien des haies retrouve en effet aujourd’hui de l’attrait en raison de son caractère renouvelable mais aussi de l’augmentation du prix des énergies fossiles. Les plaquettes peuvent servir également de litière pour les animaux et pour le paillage horticole.

– Faire revenir les « auxiliaires » que sont les prédateurs des campagnols.

On sait que ces derniers s’attaquent systématiquement aux racines des végétaux et produisent des dégâts importants sur les cultures céréalières. C’est le cas notamment pour les cultures en semis direct qui se caractérisent par peu ou pas de travail du sol, par une couverture végétale plus ou moins haute et permanente et par une nourriture plus diversifiée et de qualité. Ces différents facteurs favorisent la prolifération des campagnols.

Or, on sait que l’arme la plus efficace contre ces rongeurs reste la prédation naturelle. Parmi les prédateurs des campagnols, certains sont dits « généralistes », le renard, la fouine, la chouette effraie, le chat, les buses, les faucons et autres rapaces… ; d’autres sont dits « spécialistes », cela signifie que leur présence est directement liée à celle de leur proie. Ce sont principalement l’hermine et la belette.

Pour favoriser le retour des prédateurs, il faut replanter des haies et installer des perchoirs à proximité de ses champs. Les haies font office de corridors écologiques. Elles permettent une circulation « à couvert » de certains prédateurs. Elles offrent également aux prédateurs généralistes une alternative alimentaire quand la population de campagnols ne suffit pas (des baies, par exemple).

– Protéger les cultures et les sols contre le vent

Une haie brise-vent peut offrir une protection contre effets du vent sur une distance de 10 à 20 fois sa hauteur. La vitesse du vent peut alors être diminuée de 30 à 50 %.

– Limiter l’évaporation des sols

La haie joue sur le climat de culture en réduisant de 20 à 30 % l’évaporation et en élevant la température de l’air de 1 à 2 °C en saison froide.

– Lutter contre le ruissellement des eaux et maintenir un certain niveau de pureté

Les haies, associées à des talus ou des fossés, freinent l’écoulement des eaux. Elles jouent aussi une rôle de filtre et de purification de l’eau.

L’expérience vient de commencer, les résultats viendront avec le temps. Toutefois des bilans réalisés sur d’autres territoires montrent tout l’intérêt qu’il y a à replanter des haies dans nos paysages ruraux, tout en prenant en compte la pluralité des intérêts en jeu dans l’immédiat.

Les perspectives à moyen et long terme sont encourageantes dès lors que l’action publique tant au niveau européen que national ou local va dans le sens d’une replantation des haies

  • Le plan de relance et la replantation des haies

Le plan de relance annoncé par le Gouvernement le 3 septembre 2020 comporte un important volet consacré à la transition agricole, alimentaire et forestière, puisque 1,2 milliards d’euros sont dédiés à cet accompagnement, auxquels s’ajoutent les mesures transversales du plan de relance dont bénéficieront également les acteurs des secteurs agricole, alimentaire et forestier.

Il existe dans le cadre de ces mesures un programme « Plantation des Haies », en vue d’accélérer la transition agro-écologique au service d’une alimentation saine, sûre, durable, locale et de qualité pour tous.

 Ci-après en annexe : les objectifs du programme « Haies ».

G.M.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 2021 DE TOURNUGEOIS VIVANT

L’ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE 2021 

DE TOURNUGEOIS VIVANT aura lieu

le Samedi 20 mars 2021 à 9h30,

au Palais de Justice de Tournus, salles 14 et 15

Ordre du jour

  • Rapport d’activité 2020
  • Rapport financier 2020
  • Orientations stratégiques de TV pour 2021, dont :
    • Projet « Alimentation Saine pour Tous » et suite du programme POPSU
    • Participation au projet RARES (soutien des projets agricoles et ruraux atypiques en région Bourgogne
    • Participation à différentes instances et commissions : conseil de développement du Pôle d’Equilibre Territorial et Rural (PETR) du Mâconnais-Sud Bourgogne, contribution au Schéma de Cohérence Territorial (SCOT), participation aux réunions de la Communauté de communes Entre Saône et Grosne
    • Positionnement sur le projet Eclat de parc historique à Tournus
  • Renouvellement des membres du Conseil d’Administration
  • Questions diverses

 Déroulement de l’AG

Dans l’état actuel de la réglementation une jauge est fixée à 30 personnes pour la salle 15 du Palais de Justice. La salle 14 peut contenir 10 personnes. Les règles de protection sanitaire et les gestes barrière devront être impérativement respectés.

Pour les personnes qui ne pourront participer à l’AG, vous pouvez donner un pouvoir à un membre de l’association, étant entendu qu’il sera possible d’adhérer à TV au moment de l’entrée dans la salle.

Seules les personnes ayant réglé leur cotisation pourront participer aux votes.

Pour rappel, le montant de la cotisation est fixé à 2€/an minimum pour les personnes physiques et de 10€ pour les personnes morales.

LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE EN 3 IMAGES…

Quels sont les impacts de mes gestes quotidiens ?

Comment changer mon comportement ?

En France, le gaspillage alimentaire représente en moyenne 30 kg par habitant/an, dont 7 kg d’aliments encore emballés !

source : https://labelleetlablette.fr/

Une réduction de 59% du gaspillage alimentaire sur 6 mois

243 foyers ont participé à une opération anti-gaspillage menée par 3 associations de consommateurs, CSF (Confédération Syndicale des Familles) Bayonne, Familles Rurales Normandie, CLCV (Consommation, Logement, Cadre de Vie) Hauts-de-France et Bretagne, en partenariat avec l’ADEME.

L’objectif était de les accompagner pendant près de 6 mois dans leur quotidien avec l’aide d’un représentant local de chaque association pour faire évoluer leurs comportements et réduire drastiquement leur gaspillage alimentaire. Au global, ils l’ont réduit de plus de moitié (59%) et ont maintenu leurs bonnes pratiques même après la fin de l’opération.