Archives mensuelles : février 2023

CULTURE – TRANSITION ECOLOGIQUE : LA CHARTE DE L’ECO-SPECTACLE

Lors du débat qui a suivi la dernière Assemblée Générale de Tournugeois Vivant, plusieurs questions ont été posées sur le thème de la Culture et de la Transition Ecologique.

La Charte de l’Eco-Spectacle ci-dessous, permet d’envisager des réponses concrètes et de contribuer au changement des comportements.

CHARTE DE L’ÉCO-SPECTACLE

version juillet 2021

INTRODUCTION

​    Nous, personnes œuvrant dans le spectacle vivant, sommes conscientes de l’impact environnemental de notre secteur d’activité.

    Nous voulons participer à la construction d’un modèle de société soutenable. Nous ne voulons plus créer, produire, diffuser, représenter, dans le déni de la crise écologique actuelle.

        Considérant que le secteur du spectacle vivant ne se donne pas suffisamment les moyens d’avancer vers le respect de la charte de l’environnement de 2004 à laquelle se réfère le préambule de la constitution française, nous, signataires, nous constituons en réseau et nous engageons à exercer notre activité selon les principes d’une écologie éthique, cohérente, pragmatique et rationnelle.

          Ce texte a une vocation double : il représente un engagement moral pour celles et ceux qui le signent et se veut aussi un guide pour accompagner les personnes et structures dans une démarche proche de la nôtre.

LA CRÉATION

– Décors et Accessoires

Intégrons l’écologie à la conception de nos scénographies.
Évitons le neuf, recherchons les éléments disponibles sur les lieux de représentation, réutilisables. Privilégions la récupération, la restauration, le recyclage. Pour les éléments neufs, choisissons des matériaux éthiques, non-nocifs, locaux et au faible impact en énergie de production.
Imaginons des scénographies écologiques, originales et novatrices, notamment qui pourront faciliter un transport économe en énergie.
Dès le début du processus, envisageons toutes les étapes de la vie de la scénographie, de la conception jusqu’au recyclage en fin d’exploitation.

– ​Costumes

Aux industries textiles polluantes, privilégions les alternatives, la location, l’échange, la seconde main et le réemploi. Quand la fabrication ne peut être évitée, alors récupérons, utilisons les chutes, choisissons les matières et les teintures traçables, durables, issues d’entreprises locales et engagées dans une démarche écologique.

Valorisons les compétences en conservant les métiers de costumier.e et d’habilleur.se afin que les costumes durent plus longtemps et apportent une valeur ajoutée aux créations. Prenons en compte dans les délais et rémunérations les enjeux environnementaux. Évitons les lavages trop fréquents avec des lessives polluantes.

Mutualisons les stocks, créons des espaces d’échange et de partage. Ne jetons plus.

​- Cosmétique

Sortons d’un système destructeur pour les écosystèmes via l’utilisation de maquillage et autres produits cosmétiques polluants, d’emballages plastiques ou non recyclables, d’incitation au gaspillage.
Limitons l’utilisation de produits cosmétiques, et s’ils sont indispensables favorisons les ressources durables, la fabrication maison, le zéro déchet, les matières à faible impact environnemental. Utilisons des produits non traités sur les animaux.
Allons vers des entreprises locales et respectant les animaux, l’environnement et la santé.

Énergie, son et lumière

Envisageons une simplicité volontaire de la technique autour des spectacles.

Refusons le gigantisme, les caprices, les excès de consommation.

Cherchons une manière douce de sonoriser, une optimisation de l’acoustique, un refus des pollutions sonores ou lumineuses, avec leurs corollaires d’effet sur notre santé et celle de nos éco-systèmes. Inspirons-nous des techniques éprouvées, telles que l’acoustique des théâtres antiques et des opéras.

Sachons tirer le meilleur des possibilités offertes par les progrès techniques en terme d’économies à l’utilisation, mais aussi lors des transports. Prenons en compte l’impact de la fabrication dans nos investissements en matériel sonore ou lumineux.

LA REPRÉSENTATION

– ​Transport

Déplaçons-nous, lorsque les trajets sont courts, à pieds, à vélo ou trottinette, ou encore en empruntant les transports en commun. Pour les moyens ou longs trajets, prenons le train.

Si la voiture est indispensable, mutualisons : auto-partage, co-voiturage, mutualisation des transports de matériel.

Intégrons la composante transport lors de la conception des spectacles.

Mettons en rapport la distance des déplacements avec la quantité des représentations et actions culturelles qu’ils permettent. Pour les déplacements longue distance ne pouvant se faire autrement qu’en avion, assurons-nous que c’est au service d’un échange culturel riche et sur un temps long.

Incitons le public à penser les transports de la même façon.

Hébergement

Organisons nos tournées et résidences en cherchant un mode d’hébergement le moins impactant possible.

Composons avec le fait qu’il n’existe pas encore de solution idéale, en exigeant confort et intimité, et non luxe.

Réconcilions-nous avec le temps long, la résidence, le plaisir de jouer plusieurs représentations au même endroit. Imaginons des formes de tournée alternatives : dans une seule commune ou département, en appartement avec hébergement des artistes, mobile en roulotte, caravane, tente, yourte, camping-car.

Allons à la rencontre des lieux d’hébergement, hôtels, gîtes, chambres d’hôtes, qui proposent une démarche raisonnée et éco-responsable.

– ​Alimentation

Demandons une alimentation éthique, tant pour l’environnement que pour notre santé, le respect des autres animaux et de la vie sur terre en général. Pour cela supprimons les produits issus de l’exploitation animale et tournons-nous vers les aliments certifiés et labellisés éco-responsables, équitables, locaux, biologiques et de saison.

Dirigeons-nous vers le zéro déchet en bannissant les couverts jetables, le suremballage et les bouteilles plastiques.

​L’ADMINISTRATION

​​- Communication

Élaborons le message transmis et le support utilisé suivant une communication responsable. Responsable dans le fond : honnêteté du message véhiculé, respect des valeurs humaines et écologiques. Et responsable dans la forme : choix du papier ou du numérique suivant la nature du message, des matières premières, de la consommation d’énergie, des méthodes et du lieu de fabrication, du mode de distribution ainsi que de la possible valorisation du produit en fin de vie.

Quand le support papier est incontournable, préférons les typographies peu consommatrice d’encre, évitons les aplats de couleur, optimisons les formats à imprimer et privilégions papier recyclé et encres végétales.

Associons-nous à des entreprises engagées dans une démarche de développement durable.

Choisissons, pour le numérique, les équipements les moins puissants possibles, à changer le moins souvent possible, et réduisons les usages énergivores.

– ​Social

Considérons la transition écologique comme conduisant à une meilleure santé des individus, de la société, de la planète, mais aussi à un confort différent et plus profond.
Approprions-nous les outils ou démarches allant dans ce sens : La Communication Non-Violente, le diagnostic des efforts ou éventuelles surcharges entraînés par la transition, la création de postes de responsables écologie.

Innovons.

Encourageons la recherche et la création de formations qui proposent des passerelles entre écologie et pratiques professionnelles.

Rendons accessible la culture au plus grand nombre, par un bas coût voire une gratuité et par le développement de l’action culturelle.

POUR EN SAVOIR PLUS : 

https://www.eco-spectacle.org/nous-contacter

CULTURE – AMPHIGOURI A L’EMBARQU’ !

Grand soleil ce samedi en dehors de… et dedans… l’Embarqu’.

Dedans c’est l’AG.

  • C’est quoi ça ?

  • Eh bien voilà !

Une vingtaine d’ami.e.s sont là sur des chaises, dans des fauteuils… et on peut lire sur un drap blanc

Quelques accessoires, un tableau, un drap, des bougies, des phrases poétiques et l’atmosphère se crée.

Amphigouri nous réserve toujours des surprises et sait générer par petites touches un étonnement fertile et chaleureux.

La réunion commence par un échauffement physique et vocal doux qui met les corps en harmonie et facilite la prise de conscience du collectif. Julien officie en chef d’orchestre.

Un rituel Shen-Té proposé par Nathacha nous ouvre la porte de l’univers amphigouresque…

Rapport moral ou rapport sur le moral ?

Quelques mots de Virginie, la présidente, permettent à chacun de partager avec les autres une vision de ce qu’est le cœur d’Amphigouri-théâtre. Mots chaleureux, générateurs d’enthousiasme et de fidélité. Rapport sur le moral ! Tout va bien ! C’est bien ça ; ça donne envie !

Le rideau se lève ensuite sur des images fugitives nous lançant à la poursuite des personnages masqués qui animent les fresques créatives d’Amphigouri, Wang, Léonie, Anatole, Shen-Té, Madame Chin, ou encore Macheath alias « Mac The Knife », Mr. Peachum, Polly, Lucy, dans des tourbillons d’émotions.

On cite aussi tous ceux qui œuvrent devant et derrière la scène. Une belle équipe artistique (https://amphigouritheatre.wixsite.com/equipe).

Bravo pour ce rapport d’activité décalé, coloré par une musique qui bat le rythme des pages que l’on tourne. Quand il manque une photo, c’est le vivant qui prend la place, pas nous, les autres habitants de la planète. Ah ! S’ils nous révélaient leurs sensations, leurs perception des choses, notre monde ne serait plus le même. Le monde de demain… peut-être !

Approuvé à l’unanimité !

Il faut alors parler « comptes et petits sous ». Il faut bien ! Tableau avec des chiffres ? On lit mal ! On préfère les mots !

Sobriété. Pas de course aux subventions. Indépendance, liberté. On fait même des économies. Mais aussi esprit d’ouverture et coopérations multiples bien sûr !

Bravo ! Encore l’unanimité !

Vient ensuite, animé par Nathacha, un petit jeu dont le thème est l’univers amphigouresque et ses créations magiques. Chacun peut gagner des points. Chacun gagne des points. Après chaque question posée par Nathacha, extraite d’un grand cahier noir, on cherche, on tâtonne, on lève la main, on s’étonne des réponses de l’un, des réponses de l’autre. Une réponse est bonne ! On passe à la question suivante… Puis arrive le moment crucial, joyeux pour l’une, la gagnante, déchirant pour tous les autres… mais à Amphigouri il n’y a jamais de perdants, il n’y a que des compagnons de route bienveillants et enthousiastes. Cadeau poétique pour la gagnante.

Des projets pour demain, des créations, « L’Opéra de la Lune » de Jacques Prévert, « L’Oiseau Bleu » de Maurice Maeterlinck, d’autres encore… « Zone à étendre » de Mariette Navaro et « Le Songe d’une nuit d’été »…  On sait pas vraiment !

Enfin, on rechoisit l’équipe associative, c’est obligé, chaque année. Pas de nouveau ? On garde les mêmes. Encore l’unanimité ! Décidément !

On est même en avance sur l’horaire ! C’est l’heure des crêpes et des échanges, on trinque – cidre ou jus de pomme -, on s’assoit, on discute, on refait le monde. Il fait toujours soleil dedans et dehors.

C’est tout cela Amphigouri-théâtre.

Amphigouri c’est quoi au juste (la question a été posée) = c’est une figure de style consistant en un discours, texte ou dessin volontairement obscur ou inintelligible à visée burlesque. L’origine étymologique du mot n’est pas connue, probablement forgé, à l’image de la figure, de manière à imiter un mot savant pour le détourner.

Ah bon ?

Et si Amphigouri c’était un masque ?

G.M. (texte et photos)

CULTURE – CAFE LECTURE AUX ACCORDS DU LION D’OR : JOËL HAMM AUTEUR DE NOUVELLES ET ROMANCIER

Joël Hamm a écrit plus de cent cinquante nouvelles dont certaines ont été publiées dans des revues ou des journaux (Le Matricule des anges, l’Ours polar, Sol’Air, l’Encrier renversé, Le ligueur etc.), dans des recueils collectifs (Zonaires éditions, Terre de brume, Luce Wilquin, éditions du Perron, Cercle de mer…) ou mises en ondes par la Première de la RTBF.

Il a publié deux recueils de nouvelles sous son nom :

. Ivresse de la chute

. Pastel noir.

Il vient de publier un roman intitulé « Le réveil du crabe-lune », aux Editions Zonaires.

 

 

 

 

 

 

 

Café – lecture aux Accords du Lion d’Or

Samedi, Joël avait l’occasion de présenter des textes extraits de ce dernier livre aux Accords du Lion d’Or à Simandre, dans la magnifique salle de bal devant une assistance nombreuse et attentive.

Photo G.M. 2023

« Prendre le temps de se rencontrer, d’écouter des extraits à plusieurs voix engagés dans ce temps de partage simple et convivial au coin du poêle de la salle de bal ! », tel était l’objectif de ce moment privilégié.

Précisons que ce temps de rencontre était organisé et animé par la bibliothèque intercommunale de Simandre, La Frette et Ormes et par l’équipe des Accords du Lion d’Or.

Photo G.M. 2023

Une manière originale d’aborder le roman

Il s’est agi dans un premier temps de faire émerger quelques thèmes du livre comme, la violence, l’amour, la nature, cauchemar, arbre, cadavre…

Photo G.M. 2023

Les thèmes furent tirés au sort et plusieurs lecteurs, répartis dans l’assemblée, lurent de courts extraits, illustrant chacun des thèmes, dans un esprit de complicité, de décontraction et d’humour.

Ensuite les extraits ont porté sur les personnages du livre, Leguen, Mathis, Sitbon, Léa, L’Endive… puis sur les paysages. Joël décrit à merveille aussi bien des paysages de Bretagne que les environnements de zones urbaines en banlieue parisienne, la cité des Rémouleurs, le quartier de la MJC…

Enfin, cette première partie de la rencontre s’est terminée par la lecture à plusieurs voix du prologue du roman.

 

Ecrire… être publié…

Après un moment de convivialité autour d’un thé, d’un café et de petits gâteaux, Joël nous a parlé de son activité d’auteur de nouvelles, de sa participation à des concours (son recueil « Ivresse de la chute » a été lauréat du Prix Boccace de la Nouvelle 2020), des difficultés pour les auteurs de se faire éditer et enfin de l’intérêt d’être accompagné par une maison d’édition indépendante qui ne ménage pas ses efforts pour promouvoir les oeuvres des auteurs qu’elle publie.

Joël a répondu à des questions sur ses choix, sur ses techniques d’écriture, sur sa manière de créer des personnages, sur les relectures dont il a bénéficié…

Photo G.M. 2023

Au final, une soirée très riche, une autre manière d’aborder un livre.

Il y a en effet l’exercice de lecture habituel sur le mode linéaire, que nous pratiquons tous et qui consiste à tourner les pages l’une après l’autre, d’une seule traite ou par petites tranches de disponibilité, jusqu’à la dernière.

Cet après-midi, l’exercice de lecture-partagée de courts extraits d’un livre nous a révélé une autre manière d’aborder un roman. L’histoire ne compte pas puisqu’elle a été volontairement mise de côté de manière à préserver l’intérêt du futur lecteur. C’est donc le style qui prime, les petites touches flamboyantes, comme en peinture, la manière de faire jaillir l’émotion, les associations et les télescopages de mots, la puissance évocatrice de la langue, l’agencement méticuleux des thèmes, révélateur d’une certaine vision du monde de l’auteur… Bref toute l’alchimie de l’écriture prend la lumière dans ce type de café-lecture.

A quand le prochain roman Joël ?

GM