Le rapport de l’IGF (Inspection Générale des finances)
a fait grand bruit lors de sa publication fin octobre dernier, en tirant la sonnette d’alarme sur la mauvaise santé des commerces de proximité partout en France, mettant en péril le lien social qu’ils entretiennent.
Pourtant, l’IGF précise que le maintien d’un Commerce de proximité dynamique est essentiel pour maintenir les services aux personnes. Son réseau est aujourd’hui en péril, ce qui est dramatique pour la qualité de vie des habitants.
Les raisons de ces difficultés y sont édictées clairement :
- étalement urbain,
- course effrénée et exagérée à la construction de centres commerciaux
Les recommandations sont très claires :
- il faut limiter l’étalement à la périphérie des villes,
- il ne faut plus accorder d’autorisation d’implantation de centre commercial dans les villes qui tentent de redynamiser leur centre-ville.
Élaboré par l’Inspection générale des finances (IGF) et le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), ce document de 471 pages (à télécharger ici) détaille les enjeux et propose des mesures.
Source
Témoignages
Un hypermarché Leclerc bientôt à Charleville-Mézières
« Le paradoxe, c’est qu’on dit qu’on va créer 200 emplois et tous les commerces ferment au centre-ville. On est en train de privilégier la voiture au centre-ville […] C’est vraiment Charleville qu’on est en train de tuer en privilégiant ces grandes surfaces à la périphérie ».
Christophe Dumont, conseiller municipal EELV
Le maire de Charleville, interrogé par l’Ardennais, soutient de son côté le projet, après avoir demandé à Leclerc de ne pas implanter de galerie commerciale dans son futur hypermarché.
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Sept commerces sur 10 sont des commerces de proximité
Le petit commerce a beau représenter la majorité des magasins français, il recule dans les communes rurales et a du mal à survivre face à la grande distribution.
Source
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Commerces de centre-ville : quand les rideaux tombent
Le déclin du commerce de proximité semble s’accélérer. Les causes générales sont identifiées, les remèdes locaux s’inventent.
Salutaire, l’alerte met le doigt sur un faisceau de raisons contribuant au dépérissement du cœur de ville. Le niveau déraisonnable des loyers commerciaux n’est pas la moindre. S’y ajoutent la multiplication des ceintures marchandes souvent ancrées à un hypermarché et une politique du stationnement mal ajustée aux nouvelles habitudes des clients.
La crise urbaine a son point aveugle : les déplacements
A Saint-Brieuc, à Niort, à Chalon-sur-Saône, et dans des centaines d’autres localités, les commerçants, élus et habitants connaissent bien ce syndrome de la vitrine vide. Et ils savent parfaitement que la multiplication des zones commerciales en est largement à l’origine.
A la demande de la métropole de Rouen, le cabinet Bfluid a demandé aux commerçants rouennais (ici, pages 70-71) quels étaient les principaux freins au shopping. 50% à 78% d’entre eux ont répondu : « pas assez de stationnement ». Puis on a posé la même question à leurs clients. Entre 20 et 22% ont répondu, comme les commerçants, que le manque de stationnement constituait le principal frein. Les autres ont évoqué le bruit et la circulation, les obstacles sur les trottoirs, le manque d’espace pour marcher… Alors, pourquoi investir dans les centres commerciaux ? Oui, pourquoi ? Alors qu’il suffirait d’investir dans des trottoirs.