Archives mensuelles : novembre 2020

LE VILLAGE DE MANCEY (71), LAURÉAT DE « VILLAGES DU FUTUR 2020 »

La nouvelle officielle vient de tomber, Mancey fait partie des 9 villages lauréats du programme « Villages du Futur 2020 » organisé par le Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté.

Mancey est le seul village retenu en Saône-et-Loire.

Les projets des habitants de Mancey

Depuis le lancement du projet de PLUi dans la Communauté de Communes Entre-Saône-et-Grosne, l’Assemblée des Habitants de Mancey a lancé une grande consultation auprès des habitants du village pour qu’ils expriment leurs besoins pour le futur. 168 habitants ont rempli le questionnaire, soit un nombre plus important que les votants aux dernières élections européennes.

Quatre projets ont émergé prioritairement de cette consultation :

  • Garder nos ainés dans le Village

  • Créer un espace de rencontres et de services et mettre en place des circuits courts pour favoriser l’achat de produits alimentaires locaux de qualité

    • Une première phase du projet a été réalisée avec la création d’une association « Le Relais des Teppes » qui a pour objet, entre autres, de créer et développer une filière courte locale pour apporter un soutien aux producteurs et agriculteurs locaux en agriculture de qualité bio, paysanne ou raisonnée ; de développer chez les adhérents l’esprit associatif et écocitoyen ;  de favoriser l’accès à l’information et à l’éducation sur l’alimentation saine et la sécurité alimentaire

    • Une seconde phase nécessitera l’aménagement de locaux pour créer un espace de rencontres et de services ainsi qu’un ou plusieurs tiers-lieux pour répondre à des besoins exprimés par les habitants

  • Développer les énergies renouvelables dans le village

  • Protéger une zone humide au coeur du village, aménager les espaces verts et les paysages sur le territoire de la commune

Cette liste n’est pas limitative.

Des groupes de travail ont été constitués. Des avant-projets ont ensuite été validés par le Conseil municipal et portés devant la Communauté de Communes.

Villages du Futur

Ayant appris que la Région BFC renouvelait l’expérience « Villages du Futur » en 2020, l’Assemblée des Habitants a aussitôt créé un groupe de travail qui s’est réuni six ou sept fois pendant l’été 2019  pour préparer une réponse à l’appel à projet. Des conseillers municipaux se sont joints au groupe qui comprenait une douzaine de personnes très motivées.

Enfin, le Conseil municipal a officialisé la candidature de Mancey à Villages du Futur 2020.

Rappelons que l’objectif de la Région dans l’opération « Villages du Futur » est de faire émerger et mettre en œuvre des projets de villages, en partant des aspirations locales, dans une logique participative avec les habitants et les acteurs locaux.

La sélection de Mancey parmi les lauréats s’explique en grande partie :

  • par l’existence et les activités d’une Assemblée des Habitants indépendante dans le village, qui se réunit toutes les 6 semaines depuis 4 ans

  • par un dispositif de consultation des habitants sur les questions importantes (sécurité routière, projets…) organisé par l’Assemblée des Habitants

  • par l’implication directe de nombreux habitants dans la vie locale, économique, environnementale, sociale et culturelle à travers des associations locales ou des groupes de travail.

Préparons l’avenir

Mancey, village dynamique, doit maintenant relever le défi consistant à préparer son avenir et celui de ses habitants avec l’aide de la Région et l’accompagnement d’experts dans la mise en oeuvre de ses projets futurs.

La réalisation des projets nécessitera également la mobilisation des ressources financières indispensables, comme cela a été le cas dans les projets des villages lauréats de la première expérience « Villages du Futur ».

G.M.

FONCIER AGRICOLE : RÉFÉRÉ DE LA COUR DES COMPTES ADRESSÉ AU 1ER MINISTRE ET REPONSE DE CELUI-CI

Dans un référé adressé au Premier Ministre Jean Castex, le Premier Président de la Cour des Comptes attire l’attention du gouvernement sur la situation du foncier agricole. Il rappelle notamment l’importance, pour notre pays, de la sécurité de son approvisionnement alimentaire et, par suite, du maintien d’une agriculture forte et orientée vers la qualité de ses productions et le respect de l’environnement.

En voici deux extraits :

  • Contexte : le marché foncier rural

« Alors que l’État vise, en application du plan biodiversité du 4 juillet 2018, à stopper l’artificialisation nette des terres et au moment où le départ en retraite du tiers des exploitants agricoles d’ici 2023 induit à la fois un risque de déprise et un volume élevé de transactions sur le marché foncier rural, la préservation des terres agricoles constitue un sujet de première importance tant pour le monde agricole que pour le pays tout entier. »

  • Les recommandations de la Cour

« Compte tenu de la nécessité pour les pouvoirs publics de concevoir et mettre en oeuvre une véritable politique foncière, la Cour formule dans cette perspective les recommandations suivantes :

Recommandation n° 1 : accélérer et achever d’ici 2023, la mise en place de l’observatoire de l’artificialisation des sols, dans sa dimension interministérielle et territoriale ;

Recommandation n° 2 : définir un cadre d’intervention des SAFER sur parts sociales leur permettant d’agir en sécurité et de rendre compte précisément de ces opérations, sous le contrôle renforcé des commissaires du Gouvernement ;

Recommandation n° 3 : regrouper la FNSAFER et Terres d’Europe SCAFR au sein d’une entité unique avant la fin de l’année 2021. »

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Pour ceux qui souhaitent prendre connaissance de l’intégralité du référé de la Cour des comptes, cliquez si-dessous :

POLITIQUE FONCIÈRE Cour des Comptes juillet 2020

Pour prendre connaissance de la réponse du Premier Ministre au référé de la Cour des comptes, cliquez ci-dessous :

Réponse du Premier Ministre-leviers-politique-fonciere-agricole-rep-PM

Ces documents sont publics.

https://www.ccomptes.fr/fr/publications/les-leviers-de-la-politique-fonciere-agricole

Merci à Dominique de nous avoir alerté sur cette question.

CIRCUITS COURTS : PRECISIONS SÉMANTIQUES

  • Vente directe : pas d’intermédiaire entre le producteur et le consommateur.

  • Circuit-court : un intermédiaire maximum entre le producteur et le consommateur. Pas de critère de distance.

  • Circuit de proximité : tient compte de la distance entre le producteur et le consommateur et non du nombre d’intermédiaires. Cette distance est souvent de l’ordre de 80 à 100 km.

SOURCE ; https://www.destination-saone-et-loire.fr/fr/nos-actualites/jveux-du-local-le-gout-de-ma-saone-et-loire.html

TOUJOURS PLUS DE PAUVRES EN FRANCE

Les chiffres sur la pauvreté en France qui viennent d’être publiés sont alarmants. Il est à craindre qu’avec les effets de la crise économique liée à l’épidémie de COVID ils ne s’aggravent dans les mois qui viennent.

Les chiffres concernant la pauvreté en Saône-et-Loire suivent la même tendance.

– 10 millions de pauvres en France

Le Rapport sur « l’Etat de la pauvreté en France en 2020 » du Secours Catholique vient de paraître. Véronique Fayet, présidente de l’association, s’alarme de l’aggravation de la situation en France, qui compte plus de dix millions de pauvres en 2020.

« Le niveau de vie médian de l’ensemble des ménages rencontrés au Secours catholique en 2019 baisse de 5 euros par rapport à 2018 pour atteindre 537 euros ». Il faut savoir qu’en France, le seuil d’extrême pauvreté était fixé en 2019 à 716 euros par mois. L’accès à un logement stable devient de plus en plus difficile aussi.

 

 

 

 

 

Rapport sur l’état de la pauvreté en France en 2020

– 8 millions de personnes ont recours à des distributions alimentaires

Le nombre d’allocataires du revenu de solidarité active (RSA) a augmenté de 10 % en quelques mois. Le nombre de personnes qui doivent recourir à des distributions alimentaires pour se nourrir serait passé de 5,5 millions à presque 8 millions, soit 12 % de la population.

– Aggravation de la situation due au confinement et accès à l’alimentation

Le recours à l’aide alimentaire est en hausse de 30% pendant le confinement. (Source Restos du Coeur)


Source Baromètre IPSOS pour Secours Populaire Français

ET EN SAÔNE-ET-LOIRE ?

La Saône-et-Loire est le département de Bourgogne-Franche-Comté qui comporte le plus de personnes pauvres, 69 000. La pauvreté touche environ 13 % de la population, à peine plus qu’en moyenne dans la région. Si la pauvreté est relativement diffuse sur le territoire de Saône-et-Loire.

En Saône-et-Loire, 1.802 foyers ont été accueillis par le Secours Catholique, ce qui représente 5.406 individus.

Les chiffres en Bourgogne-Franche-Comté

Comme dans les autres régions, les ménages les plus confrontés à la pauvreté sont les familles monoparentales : 28,1 % d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté. C’est près de deux fois plus que pour les personnes seules et cinq fois plus que pour les couples sans enfant (5,1 %).

La pauvreté est plus répandue chez les couples lorsqu’ils ont au moins un enfant. En effet, les couples avec enfant(s) sont souvent plus jeunes et ont des ressources moins importantes qui doivent couvrir les besoins de tous les membres du foyer. Les couples sans enfant sont souvent plus avancés en âge, ont des rémunérations meilleures et leurs enfants ne sont plus à charge.

En fait, 19,1 % des enfants de moins de 18 ans de la région vivent dans un ménage pauvre, ce qui correspond à 106 200 enfants. Près de 31 % des personnes pauvres de la région sont ainsi des mineurs. La pauvreté tend à diminuer ensuite avec l’âge : 20 % des ménages dont le référent fiscal a moins de 30 ans sont pauvres, c’est environ 15 % entre 30 et 50 ans, 13 % pour les cinquantenaires, et près de 8 % au-delà de 60 ans.

La pauvreté touche particulièrement les familles avec enfants en Bourgogne-Franche-Comté

En Bourgogne-Franche-Comté, 345 000 personnes vivent sous le seuil de pauvreté monétaire en 2017 : leur niveau de vie est inférieur à 1 041 € par mois par unité de consommation. Cela représente 1 041 € pour une personne seule, 1 561 € pour un couple, 2 082 € pour un couple avec deux enfants dont un de moins de 14 ans et 1 665 € pour une famille monoparentale avec deux jeunes enfants. Ces personnes représentent 12,8 % de la population régionale, moins qu’en France métropolitaine où elles constituent 14,5 % des habitants.
Auteurs : David Brion, Amandine Ulrich / 13 octobre 2020.

Source INSEE

LES EPICERIES MOBILES ET L’ACCES POUR TOUS À UNE ALIMENTATION DE QUALITÉ

Dans la suite du projet de Sophie, l’épicière ambulante du bassin de vie du Tournugeois (entre autres), soutenu par Tournugeois Vivant et par plus d’une centaine d’habitants à ce jour, voici quelques illustrations et réflexions sur ces commerces mobiles qui rendent à la fois un service économique, social et environnemental aux habitants de nos villages.

POUR UNE DEMOCRATIE ALIMENTAIRE DANS LA FRANCE RURALE

Ci-dessus une vidéo de la Fondation de France qui met l’accent sur les enjeux des épiceries mobiles dans les zones rurales.

Une autre illustration de commerce mobile avec la tournée de boulangerie-épicerie itinérante de Sandra.

EXTRAIT D’UN ARTICLE DE PATRICK MAYEN PUBLIÉ DANS LA REVUE « VENTS DU MORVAN » N°72

L’auteur met l’accent sur le rôle d’avenir des commerces ambulants dans le monde rural :

 » Sylvie est une professionnelle, elle appartient à la confrérie des gens de métier, ceux qui font bien leur travail au-delà de la simple exécution des tâches. Ils en sont souvent récompensés car leur travail est une source de satisfaction. Mais la manière de le faire, avec le sourire et tournée vers les autres, chaque jour, est aussi une ressource pour se lever tôt, charger le fourgon, les cartons, les caisses et les cageots, ne pas lâcher et assurer la tournée, même quand la neige menace ou rend la tournée dure et compliquée, pour partager son sourire. Dans sa manière de le pratiquer, Sylvie fait son métier avec art, autrement dit, avec un style qui lui est propre, une énergie et des compétences étonnantes.

La tournée, c’est aussi un métier, dans le sens d’une activité économique et d’une activité de service de proximité. Un métier sur lequel chacun devrait prendre le temps de se pencher, et, en particulier, ceux qui se préoccupent de la vie et des services dans les territoires, comme ceux qui se préoccupent de préserver des activités qui permettent à des gens d’y travailler et d’y vivre dignement. Il n’est pas sûr qu’il soit aujourd’hui bien nécessaire d’investir dans des agrandissements de zones commerciales dont la viabilité est en train de montrer ses limites alors qu’il pourrait être pertinent de penser au soutien des tournées et de ceux qui s’y lancent ou les reprennent. Chacun d’entre nous pourrait aussi y penser et « faire ses calculs » et peut-être, partout dans le Morvan, d’abord se renseigner sur les tournées existantes, et ensuite, au moins les essayer pour probablement les adopter. Pour reprendre l’expression déjà citée d’une cliente : « l’épicier, il faut le faire travailler ».

On pourrait imaginer une prochaine journée du Parc Régional du Morvan pour la reconnaissance du patrimoine culturel, économique et social que représentent les tournées. Patrimoine à reconnaître et à développer, car c’est un patrimoine pour le futur. »