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VICTOIRE POUR SOPHIE, EPICIÈRE AMBULANTE, ET POUR TOUS CEUX QUI SE SONT MOBILISÉS !

Un outil de travail à bout de souffle

Lorsque Sophie s’est trouvée dans l’obligation de changer le camion épicerie avec lequel elle effectue chaque semaine ses tournées dans plus de 20 villages du tournugeois et du clunisois, elle n’imaginait pas qu’elle pas qu’elle aurait à franchir autant d’obstacles pour réunir les fonds nécessaires à cette acquisition.

Difficultés avec la banque

Au début, la banque a refusé son dossier de financement. L’ancien camion étant à bout de souffle, Sophie se voyait prochainement obligée d’arrêter son activité. Ce qui allait poser un vrai problème pour ses quelques 220 clients , dont la plupart sont des personnes âgées.

La mobilisation de tous pour que ce projet réussisse

Il fallait donc trouver d’autres solutions pour financer l’achat d’un nouveau camion-magasin.

Les mairies n’ont pas la possibilité d’attribuer des subventions à des entreprises privées.

Pour bénéficier d’une subvention de la Communauté de communes, il faut que le siège de l’entreprise soit situé sur le territoire de la comcom. Ce n’est pas le territoire de l’exercice de l’activité mobile qui est pris en compte.

Enfin pour bénéficier des mesures du plan de relance, il fallait attendre quelques temps.

C’est à ce moment là qu’ont commencé à se mobiliser non seulement les clients de Sophie, les membres de sa famille, les amis, mais aussi des producteurs locaux,  des citoyens ne résidant pas sur le territoire, des associations locales… pour participer dans un élan formidable

– à une campagne de financement participatif sur le site Coccigo, – à des dons manuels,

– à une campagne de financement de la Cagnotte solidaire…

Ensuite, d’autres fonds ont pu être réunis grâce à la Chambre de commerce de Saône-et-Loire et à la Communauté de Communes du Mâconnais-Tournugeois.

Et finalement, la banque a prêté à Sophie le reste des fonds dont elle avait besoin. Tout cela a duré plusieurs mois, en passant par des hauts et des bas. Sophie a tenu bon, elle a mené de pair son activité quotidienne et ses recherches de financement. Ce qui n’a pas été une mince affaire.

Un camion tout neuf !

Le nouveau camion magasin de Sophie

Les rayons d’épicerie sèche

Les vitrines en attente des produits frais locaux

Un élan de solidarité qui a permis de contourner tous les obstacles

Ce projet n’aurait jamais réussi sans ce mouvement, cette capacité d’agir des habitants de nos villages qui ont voulu témoigner à Sophie toute leur reconnaissance pour les services qu’elle rend depuis des années, et qui vont bien au delà d’une vente de produits alimentaires, pour son sourire et sa bonne humeur légendaires. A travers cet action de solidarité ils ont aussi affirmé la nécessité de faire vivre leur village tout au long de l’année, et encore plus en période de confinement.

Sophie a tenu à écrire à l’arrière de son nouveau camion les prénoms de ceux qui ont participé à la campagne de financement en ligne

Tournugeois Vivant se réjouit de la réussite de ce projet qui va dans le sens d’une dynamisation de nos villages et d’une alimentation à base de produits locaux de qualité.

Après avoir soutenu le projet de Sophie, notre association soutient un autre projet de création d’épicerie mobile, celui de Laetitia, dont nous vous avons déjà parlé.

DEMOCRATIE ALIMENTAIRE : POUR UNE MEILLEURE SANTE ÉCONOMIQUE, SOCIALE, ENVIRONNEMENTALE ET HUMAINE

Manger mieux

Dessiner un avenir alimentaire commun demande d’imaginer des formes de coopération plus équitables et de nouvelles solidarités au sein des territoires. En sortant la bonne alimentation, bio, locale et de saison, des seuls réfectoires collectifs, les autorités publiques et la société civile ont une nouvelle carte à jouer et de quoi travailler main dans la main. Tout le monde est d’accord : les citoyens veulent manger mieux, les agriculteurs veulent vivre de leur métier, les collectivités disposent plus que jamais de leviers de décision et d’action. 

Le principal frein, au final, est à rechercher plus dans les têtes que dans les moyens. Inventer les bases d’un nouveau contrat social « par et pour l’alimentation », instaurer une démocratie alimentaire qui vise une meilleure santé économique, sociale, environnementale et humaine, cela passe par des actions nouvelles, faciles et pas forcément coûteuses à mettre en place. Pour le bien de l’assiette, pour une meilleure santé des territoires, et pour un meilleur climat.

Extrait de : Tribune Démocratie alimentaire – Le Monde 9.06.2020