L’obligation du pass sanitaire depuis le 21 juillet 2021 est en train de «massacrer» la saison touristique des parcs d’attractions et de loisirs, a affirmé lundi Arnaud Bennet, le président du SNELAC mais aussi le président du parc animalier PAL : « Globalement il y a une chute très forte, de 20 à 50% selon les sites, et jusqu’à 70% chez certains. »… « Il y a une désaffection très nette dans tous nos parcs à cause d’une mesure inutile dans ces espaces en extérieur, où le protocole de sécurité avait très bien fonctionné l’été dernier » dit-il encore !
Après une année 2020 catastrophique, l’année 2021 ne s’annonce pas meilleure.
Questions à poser aux promoteurs du parc Eclat :
– Est-il judicieux de persister à construire aujourd’hui un parc de loisirs comme ECLAT à Tournus ?
– Dans la période post-COVID, ne prend-on pas des risques disproportionnés par rapport aux « avantages supposés » de ce type de projet en créant un parc de loisirs à Tournus ?
Rappelons, à partir d’une analyse du marché de FUNFAIRCITY, observatoire actif et prospectif des nouveaux lieux des loisirs en ville, les conditions à remplir pour qu’un parc de loisirs démarre dans de bonnes conditions : « …
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des moyens considérables, dès l’ouverture mais également pour les nouveautés à suivre et l’entretien,
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une consommation de foncier très importante dans un contexte d’étalement urbain tout autant surveillé (associations, collectifs,…) que concurrentiel (logistique, e-commerce, logement individuel,…)
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des procédures règlementaires longues et complexes pouvant susciter des oppositions (on pense aux ZAD opposées aux projets de Center Parcs), des recours et des jugements défavorables (cf. Europacity)
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un soutien des collectivités publiques, notamment en matière de réalisation d’infrastructures, mais qui s’avère de plus en plus rare en période de tension budgétaire
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un bon équilibre d’attractions pour tous les publics et toutes les conditions météo (intérieur/extérieur) ainsi qu’une disponibilité des fabricants pour les livrer (délais pouvant aller jusqu’à deux ans pour les attractions les plus complexes.
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plusieurs années de rodage (fonctionnement des équipes, développement du volet paysager,…) soumises aux aléas de fréquentation, de météo et d’actualité (aspects sécuritaires notamment)…
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nous ajoutons à cette liste, les risques liés à des mesures sanitaires imposées par les pouvoirs publics, qui pèsent énormément sur la rentabilité des parcs et sur leur possibilité de réinvestir pour se renouveler face à une concurrence de plus en plus nombreuse ( Le SNELAC compte plus de 250 sites adhérents).
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une clientèle ! Et ce dans un marché qui, s’il n’est pas non plus à saturation, est tout de même bien occupé de sites de loisirs nombreux, variés et qui constituent autant de points de références pour des visiteurs exigeants.
Toutes ces conditions impliquent nécessairement des délais de montage et de réalisation très long pouvant remettre en cause les hypothèses initiales de conception et d’étude de marché. »
Pour en savoir plus :
FAUT-IL ENCORE CONSTRUIRE DE NOUVEAUX PARCS D’ATTRACTIONS EN FRANCE ?
Madame, Monsieur,
Je vous remercie pour cette utilisation du travail de Funfaircity et pour l’avoir cité.
Cette publication relève d’un avis personnel et pose une question sans y apporter de réponses.
Aussi, son but de n’est pas de fournir un argumentaire « anti-parc ». Il s’agit au contraire de poser les conditions de la création d’une destination de qualité. Et de s’interroger sur d’autres manières de développer son territoire. Mais si le parc s’avère être un bon outil, que son fonctionnement est compris, que son impact environnemental est maitrisé et que les moyens sont là, alors il peut d’agir d’un bon choix.
Comme d’autres parcs l’ont été par le passé en terme de création d’emploi, d’image et de dynamisme économique.
Le secteur du divertissement se renouvelle vite, les attentes du public sont en perpétuelle évolution. Mais le désir de se retrouver et de vivre des expériences de qualité est toujours là, malgré le Covid.
Bien cordialement,
Vincent
Funfaircity
Le travail de Funfaircity est intéressant car il situe les parcs dans un espace de réflexion plus large qui est celui du besoin de se retrouver nombreux pour partager de l’émerveillement, de la joie, des sensations physiques,de la culture même.. sous des formes très variées : ancrées dans l’urbain, éphémères, évolutives..Plutôt que de s’en tenir à la conception de parc classique dont l’article en révèlent bien les écueils, les risques dans le monde d’aujourd’hui, il appelle à réfléchir sur le rôle que les attractions au sens large peuvent jouer dans la question renouvelée de « faire la ville sur elle-même », notamment en trouvant des débouchés à ces friches commerciales actuelles et futures qui gangrènent nos entrées de ville..à méditer!