Dimanche à 18h a été projeté le film d’Olivier Dickinson « Bienveillance paysanne » sélectionné par le Festival Alimen’terre 2024.
Ce film est un bel hommage au métier de paysan et de paysanne. A travers différents exemples français d’élevages respectueux du vivant, il montre l’importance des animaux dans l’équilibre des écosystèmes, la préservation des sols, et les relations entre biodiversité sauvage et biodiversité cultivée.
L’intention, clairement annoncée au début du film, est de mettre en avant des alternatives concrètes au modèle agricole dominant, afin de promouvoir une agriculture plus respectueuse de l’environnement, des bêtes et des humains. Circuits courts, agroforesterie, passage en bio, agriculture durable, sont les thématiques abordées.
Ce documentaire permet d’ouvrir les débats sur la question de l’élevage, ici et ailleurs : problème ou solution face à l’érosion de la biodiversité, au changement climatique et à la désertification ?
Le message est positif et laisse entendre qu’il est possible de produire différemment.
Une soixantaine de spectateurs ont assisté à la projection et au débat, avec la participation d’agriculteurs.
LE DEBAT AVEC LA SALLE
Parmi les intervenants figuraient deux représentants du Groupe Local de Terre de Liens, Alain Pinard et Dominique Ducreau et une agricultrice-éleveuse à Sainr-Albain (71), Pascaline Taton. Le débat était animé par Céline Braillon, vice présidente d’Economie Solidarité Partage et co-présidente de Tournugeois Vivant.
Points évoqués au cours du débat
Interventions de participants agriculteurs
Chez nous ce n’est pas comme cela. Nous avons des petites exploitations dans un pays de bocage. Attention à ce qui est présenté dans ce film, on vous présente une réalité différente de la nôtre avec des solutions qui nous rendent dubitatifs comme la possibilité de livrer un animal mort aux vautours alors que la traçabilité de la vie et de la mort de nos bêtes est obligatoire (obligation de déclarer les animaux morts et de les envoyer à l’équarrissage).
Nos problèmes au quotidien :
Les investissements lourds dans l’élevage
Les remboursements des emprunts
Les charges : aujourd’hui dans un compte d’exploitation d’une ferme industrielle, le matériel représente 25% des charges
Les prix de vente des produits qui ne rémunèrent pas au juste prix le producteur
Et par conséquent les faibles revenus
Les contrôles systématiques et de plus en plus souvent encadrés par les forces de l’ordre
L’ouverture de nos frontières à des produits qui n’ont pas les mêmes contraintes
L’exemple de la signature du Mercosur
Les aléas climatiques
Les épidémies
Les difficultés pour céder son exploitation : pas de repreneur
Bigard rachète des terres, les bonnes, les moins bonnes sont à l’abandon
Les prairies à l’abandon qui demanderont des années pour redevenir des pâturages
La PAC
Beau métier, mais très difficile qui n’attire plus les jeunes, crise de vocation
On « est » éleveur ou pas !
La perte du lien social dans les villages
Isolement des agriculteurs aujourd’hui, perte de solidarité comme avant
L’expression d’un doute sur les cultures safran, chanvre…
La diversification avec la vente directe à la ferme et des gîtes. La nécessité de la double activité et ou d’un travail complémentaire.
Les consommateurs ne veulent pas payer le prix de la qualité
L’alimentation saine, c’est pour ceux qui en ont les moyens
Place de l’agriculture et du monde rural dans la société d’aujourd’hui et de demain
Pascaline Taton : agricultrice éleveuse bio en Saône-et-Loire
Situation : élevage de bovins de race Aubrac
Père agriculteur-éleveur qui a fait des choix
Terres en zone humide à 75%
Nécessité de s’adapter en permanence
On arrive à des moyennes d’une année sur l’autre
Investissement élevé pour être éleveur
Disparition de beaucoup d’éleveurs localement en quelques années
Intervenants de Terre de Liens
Rendre accessible l’agriculture paysanne à ceux qui ne sont pas des issus du milieu agricole
Reprendre des fermes comme propriétaire et louer les terres
Les fermes resteront des fermes paysannes et ne seront pas revendues
Création de collectifs de fermier(e)s : des exemples de réussite locale au domaine Saint-Laurent, au Jointout mais aussi de difficultés rencontrées de fonctionner à plusieurs (diversification des productions : polyculture/élevage pour plus d’autonomie et des chances de dégager des revenus de diverses sources de production ; réduction de la charge en temps passé pour pouvoir avoir une vie à côté)
Changement de vision du métier : on s’engage pour 10 ans puis on fait autre chose,
Chiffres sur départs en retraite dans la profession. « La moitié des 390 000 fermes sont à céder dans les dix ans. Avec un taux de remplacement de 70 % » (Philippe Mauguin, président de l’Inrae)
Chiffres sur les revenus de l’agriculture 18% des agriculteurs sont sous le seuil de pauvreté
Impacts de l’agro-industrie sur la santé des citoyens
Nombre d’obèses aux USA atteint 40%
Nombre d’obèses en France dépasse 20%
La malbouffe coûte très cher en frais de santé : Enquête 2024 Civam, Solidarité Paysans, Centre français du diabète et Secours catholique : 19 milliards d’euros de coûts externes rien que sur la santé
La façon dont le remembrement s’est fait : suppression des haies, dégradation de la biodiversité et maintenant des aides pour replanter
Les critères de la PAC : prime à la surface à faire évoluer en une prime aux nombres d’emplois
ESP Tournus (Economie Sociale et Solidaire), Céline Braillon
Alimentation saine pour tous dans le bassin de vie
Constat de la paupérisation aux 2 bouts de la chaine alimentaire
Développement du bio pour une qualité alimentaire
Loi Egalim
Les circuits courts locaux : Amap, magasins de producteurs, vente à la ferme
Expérience de régie municipale à Mouans Sartoux : rachat de terres et salariat, fourniture de la cantine municipale et de la population (vente directe), création d’une Maison de l’éducation à l’alimentation durable
Aide alimentaire : pas d’alimentation saine correcte, le système repose sur les dons défiscalisés des grandes surfaces et des collectes auprès des particuliers, peu diversifiée, qualité insuffisante
Transformation des systèmes alimentaires locaux pour favoriser les circuits courts locaux, diversifier l’offre, relier producteurs et mangeurs.
Reconnaissance d’un droit à une alimentation saine pour tous dans les territoires et aller vers une Sécurité sociale de l’alimentation.
Prise de notes par Gérard Morin (Tournugeois Vivant)
Les comédiens clunisois des « Chapeaux de paille », tous agriculteurs à la retraite ou en activité, fils, proches ou parents d’exploitants agricoles, ont présenté au public du Festival leur cinquième pièce de théâtre « L’avenir est dans le pré ».
Cette pièce évoque le thème de la transmission des exploitations agricoles, de ce que cela implique comme difficultés et comme complexité.
Des situations agrémentées d’humour, d’une bonne dose de réalisme, mais aussi et surtout d’autodérision.
Les questions de succession, de cessation d’activité se posent avec tendresse.
La soirée s’est terminée de manière très conviviale avec l’équipe de Tournugeois Vivant et Jany Chalot, autour de mets de qualité préparés par Evelyne.
Expérience sensible orchestrée par le 3ème LIEU Pour réveillez les consciences dans leur rapport à l’assiette.
Nous vous embarquons pour un voyage sensoriel et sensible. A partir d’une œuvre d’art ancienne, l’histoire se déroule, envahie vos nez, vos oreilles, vos peaux et la recette prend forme, couleur et goût. Passant d’une culture à une autre, celle de l’art à celle de l’assiette, celle d’hier à celle de demain.
Quel est le point commun?
VOUS! VOS SENS! LE PRESENT !
Installez-vous confortablement, fermez les yeux et laissez votre conscience s’éveiller !
Laissez vous le temps pour cette fois de sentir, goûter, écouter, ressentir, vous risqueriez d’être surpris !
A partir d’une œuvre d’art connue, « LES ŒUFS CASSÉS » de JEAN BAPTISTE GREUZE.
L’histoire est celle d’une recette. Mais pas n’importe laquelle : la recette que le chef Waheb a imaginé à partir du tableau, à partir de l’ingrédient, à partir d’une époque. Il a cuisiné tout ça pour raconter son histoire à manger.
La conteuse et la musicienne racontent cet instant au public qui à l’aveugle et à travers ces différents sens, s’en fera sa propre idée.
La salle était pleine à craquer pour la conférence de Jean Robert Pitte sur Brillat-Savarin, organisée par le Village du Livre et son président Jean-Louis Cartillier.
Les spectateurs ont été passionnés par les propos de Jean Robert Pitte qui a ensuite dédicacé son livre sur le célèbre gastronome.
Cette conférence a contribué à élargir le public du Festival Alimen’Terre dont l’objectif était de s’adresser à un public le plus large possible.
Pendant les 2 journées du Festival à Cuisery, Nathalie Betry, anthropologue et co-présidente de TOUrNUGEOIS VIANT a présenté aux visiteurs, dans un décor de salle et de cuisine à l’ancienne, des enregistrements de résidents de l’EHPAD de Cuisery qui ont souhaité partager leurs souvenirs de la manière dont ils mangeait jadis, à la maison, à l’école ou lors de fêtes. Ces témoignages particulièrement émouvants ont été fort apprécié par les auditeurs.
UN GRAND MERCI A L’OFFICE POUR NOUS AVOIR PRÊTÉ SES LOCAUX AVANT ET APRÈS LES DEUX JOURNÉES DU FESTIVAL.
CARROUGE est une création du choeur Okâ à partir de chants traditionnels bourguignons et des alpes
Carrouge est un lieu-dit et vient de l’ancien français « caroge » qui signifie carrefour.
A l’origine du projet, il y a la découverte de chansons du répertoire traditionnel bourguignon et alpin à travers des collectages conservés par le CMTRA, Centre des Musiques Traditionnelles en Rhône-Alpes et la MPOB, Maison du Patrimoine Orale de Bourgogne.
Ce sont des histoires de fantôme en patois, des versions bourguignonnes de la claire fontaine, des chansons de berger sur la pluie ou le soleil, des danses, des appels aux bêtes, des polyphonie de femmes du val d’Aost.. Ces répertoires, riches tant par leur qualité musicale que poétique, sont l’expression d’une culture orale paysanne parfois méconnue, que le choeur souhaite faire entendre.
Les huit musiciennes qui constituent l’ensemble isérois Okâ chantent et transmettent des chants traditionnels d’Europe de l’est et du bassin méditerranéen (Evasion, Malinka, Terra Canta, Nana Sila)
Elles proposent ici un regard singulier sur ce répertoire, en associant leur musicalité et connaissances des musiques traditionnelles à un travail autour de l’improvisation et du patois.
L’improvisation, le patois
Dans un travail accompagné par Florent briquet (L’Oreille En Friche) sur la technique du sound painting, l’écriture et la composition se font collectivement, avec la volonté de garder une part improvisée dans chaque morceau lors des représentations.
La rencontre régulière avec les locuteurs des patois bourguignon et franco-provençal parlé en bourgogne et dans les alpes permet de faire entendre une partie du répertoire en patois.
De nombreuses associations ont participé aux deux journées du Festival :
Les Accords du Lion d’Or, à Simandre d’abord, dans la forêt jardin « La Peuplière »…
Plus de 40 personnes ont parcouru cette belle forêt jardin sous la conduite de Véronique et Manon
puis sur l’agora du Palace à Cuisery avec un atelier de transformation de prunelles et une exposition de bijoux à base de graines et d’éléments naturels…
L’Amap « Les paniers de Nizerel »… (Association pour le Maintien de l’Agricuture Paysanne)
a été présente sur l’agora et dans la salle d’expositions le samedi et le dimanche pour présenter ses activités. Les 3 lots des gagnants du tirage au sort des cartes d’étonnement de l’exposition des enfants ont été préparés par l’Amap.
L’association Terre de Liens, partenaire national du Festival Alimen’Terre a présenté ses activités au public pendant les deux journées. Dominique Ducreau et Alain Pinard, représentants du Groupe Local de Terre de Liens dans le Tournugeois ont aussi participé au débat après la projection du film « Bienveillance Paysanne ».
L’Union Fédérale des Consommateurs de Saône-et-Loire – Que Choisir,
a animé une opération « Porteurs de Paroles » sur le thème « Pour moi Bien manger, c’est ? » qui a eu beaucoup de succès auprès du public de passage
L’association locale a également présenté ses dossiers et fiches d’information ainsi que des quiz pour les enfants sur le thème de l’alimentation.
L’Association Economie Solidarité Partage basée à Tournus…
a participé à la journée du samedi en proposant un atelier de modelage de légumes qui a eu beaucoup de succès auprès des jeunes… et des moins jeunes.
Une Ressourcerie : Rien n’se perd.
La Ressourcerie est une solution écologique , les objets abandonnés y trouvent une seconde vie. Leur remise sur le marché ne nécessite pas de nouvelles matières premières et évite l’accumulation de déchets.
Une Epicerie Sociale et Solidaire : Au Caddy Fleury
Sa fonction première est d’accueillir des personnes en situation de précarité. La demande passant par un travailleur social, elle permet d’avoir accès à des denrées alimentaires à faible coût.
Le Jardin d’En Breuille
C’est un chantier d’insertion qui a une activité de maraichage toute l’année. Basé à L’Abergement de Cuisery.
Service des déchets verts : Broyage et Cie
L’objectif principal du broyage est la valorisation et la réduction des déchets verts : une fois broyés, les déchets verts constituent une ressource précieuse pour le jardin (à mélanger au compost, ou directement en paillage pour les massifs ou arbres).
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site Internet de l’ESP.
L’association a participé également au marché de producteurs du Festival.
L’association « Terre de Liens » était représentée par le Groupe Local du Tournugeois
Terre de Liens oeuvre pour la préservation des terres agricoles. A travers l’achat de fermes par les citoyens, elle permet l’installation de jeunes paysans en agriculture biologique, qui ainsi évitent de s’endetter. La terre devient ainsi propriété d’un grand nombre de citoyens (via leur épargne ou leur don) et est extraite de la logique de spéculation.
Au quotidien, l’association met en relation des porteurs de projet à l’installation, des paysans en fin de carrière sans repreneurs, des collectivités, des propriétaires privés et des citoyens qui se mobilisent pour élever la terre au rang de bien commun !
LE CENTRE EDEN DE CUISERY
Le Centre Eden a présenté des animations le samedi et le dimanche après-midi. Adutes et enfants y ont participé.
Le centre Eden de Cuisery, en Saône-et-Loire, est un centre éducatif qui s’adresse principalement aux enfants et aux familles. Le centre possède un espace muséographique, mais aussi 5 salles thématiques sur l’astrologie, la faune ou la flore de Bourgogne, et des jardins extérieurs !
Les deux journées du Festival se sont déroulées sous un beau soleil, ce qui a joué en faveur de la fréquentation.
Au total, nous estimons à 320 personnes environ les personnes qui ont participé aux deux journées.
La première journée fut plus spécialement consacrée aux enfants et à leur famille avec l’exposition des créations graphiques sur le thème de l’alimentation …
et la chorale des enfants animée par Elsa Lambey…
Environ 110 personnes ont assisté à ce spectacle de chant et de danse autour du thème de l’alimentation.
Bravo à tous les enfants, à leur maîtresse, à l’association « La Veurdée » pour la danse et à Elsa !
« Après deux documentaires sur l’agroécologie – Des locaux très motivés (2016), sur l’agriculture locale et le circuit court et Un lien qui nous élève (2019), sur la bientraitance animale et la relation éleveur-animal – j’ai constaté que l’on ne fait toujours pas bien la différence entre l’élevage respectueux et l’élevage intensif aux méthodes ravageuses. De là à accuser l’animal de ferme d’être responsable de tous les maux de la terre : algues vertes, CMR (cancer, mutation, reprotoxicité) induits par les biocides, CO2, méthane, effluents empoisonnés, déforestation et autres ennemis du climat…
Pour démontrer que tous les éleveurs ne négligent ni la santé humaine, ni le confort animal, ni la planète, j’ai repris la route pendant deux ans, bravant l’hiver, les épidémies et zoonoses, les préjugés et les médisances…
Et, comme lors de mes précédents tournages, j’ai rencontré des éleveurs et éleveuses plus écolos que la plus verte des ONG, jamais à court de solutions éthiques et avantageuses pour préserver le cadre de toute vie.
Bienveillance Paysanne, troisième volet de ma trilogie, sera un hommage de plus aux Nouveaux Paysans. »