Dimanche 24 novembre à 17h, Tournugeois Vivant, Cinémascotte et le cinéma municipal La Palette organisaient la projection du film « La Théorie du Boxeur ».
Le titre du film fait que l’on peut s’interroger à priori sur son contenu, mais d§è les premières images les clés sont données au spectateur.
De quoi nous parle ce film documentaire ?
Les excès du climat frappent de plus en plus durement le monde agricole. En 2022, la sécheresse crée un véritable électrochoc dans la vallée de la Drôme.
Nathanaël Coste, géographe de formation, enquête chez des agriculteurs bio et conventionnels pour qui le temps de l’adaptation a déjà commencé. Sur le terrain, les approches diffèrent, qu’elles reposent sur les technologies, les stockages d’eau, la gestion des sols ou l’agroécologie.
Alors que la moitié des fermes va changer de main d’ici dix ans, le film questionne agriculteurs et chercheurs sans a priori pour repenser notre façon de produire et construire la résilience alimentaire d’un territoire.
De nombreuses thématiques d’actualité sont soulevées. Des interviews de divers spécialistes exposent des points de vus variés et nuancés sur les solutions possibles. La théorie du boxeur questionne la résilience de notre modèle face aux enjeux de sécheresse, gestion de l’eau, perte de la biodiversité, contraintes économiques, etc. Il est question du contrat social entre agriculture et société civile : quelle agriculture voulons-nous pour demain ?
Après le film qui dure 97 minutes, Céline Braillon a animé le débat avec la salle.
A noter que le film a été applaudi et qu’aucun spectateur présent n’a quitté la salle au moment du débat.
Ce qui est ressorti du débat est que ce film aborde à travers une enquête sur le terrain les multiples aspects de l’impact du réchauffement climatique sur les exploitations agricole de la Drôme. Ainsi on peut voir concrètement les situations auxquelles ont à faire face des producteurs de fruits, des céréaliers, des éleveurs, des maraichers, des fermes pratiquant la polyculture…
La question de l’autonomie alimentaire mais aussi la nécessité des échanges entre territoires a été mise en avant.
Les systèmes alimentaires et les Plans Alimentaires Territoriaux (PAT) ont été débattus ainsi que les circuits courts et la mise à disposition de produits frais de qualité auprès des habitants d’un territoire,
Les coûts de production des produits dans un contexte incertain soumis aux aléas climatiques, les normes françaises et les importations de produits étrangers à bas prix et de moindre qualité ont été évoqués.
La PAC et les pratiques d’agrandissement des exploitations qu’elle génère, les difficultés de transmission des exploitations au moment du départ en retraite de l’agriculteur, l’accès des jeunes qui ne sont pas issus d’un milieu rural et les initiatives des associations comme Terre de Liens, la Cagnotte Solidaire, Semeurs du Possible qui oeuvrent en ce sens ont été exposés.
Bref un débat très riche au cours duquel les représentants de Tournugeois Vivant ont expliqué les objectifs du Festival Alimen’Terre et la nécessité qu’il y a aujourd’hui pour les citoyens de s’informer et de se mobiliser pour choisir ce que nous mangerons demain et quel type d’agriculture permettra d’accéder à des produits de qualité en préservant la planète.