UN « PAT » : C’EST QUOI ?
Les projets alimentaires territoriaux (PAT) ont pour objectif de relocaliser l’agriculture et l’alimentation dans les territoires en soutenant l’installation d’agriculteurs, les circuits courts ou les produits locaux dans les cantines.
Issus de la Loi d’avenir pour l’agriculture qui encourage leur développement depuis 2014, ils sont élaborés de manière collective à l’initiative des acteurs d’un territoire (collectivités, entreprises agricoles et agroalimentaires, artisans, citoyens etc.).
LE PLAN FRANCE RELANCE ET LES PAT
Le plan France Relance consacre des moyens importants pour les Plans Alimentaires Territoriaux : près de 80 millions d’euros pour soutenir non seulement des projets existants (77 M€) mais également des projets émergents (3 M€ qui s’ajoutent aux crédits du Programme National pour l’Alimentation).
L’appel à projets lancé en décembre 2020 pour le développement de nouveaux PAT a suscité un fort engouement :
65 dossiers viennent d’être retenus à l’issue de l’examen du premier volet de candidatures, pour un montant global de subvention d’un peu plus de 5,3 M€. Ces nouveaux projets concernent des territoires de 48 départements.
Parmi ces départements, 15 ne disposaient pas jusqu’ici de PAT. Cette nouvelle vague permet ainsi à 80% des départements d’avoir au moins un PAT accompagné par l’État sur leur territoire.
Les objectifs poursuivis par les PAT répondent aux spécificités de chacun des territoires. Par exemple :
- Le PAT de la communauté de communes Cœur de Beauce et Pays Dunois (Eure-et-Loir) a construit son projet autour de la valorisation des circuits courts, de la création de points de vente collectifs, du travail avec des associations sur la précarité alimentaire et de l’intégration de produits locaux en restauration collective.
- Le PAT de la commune de Bréhat (Côtes d’Armor) contribuera à relocaliser la production agricole et à augmenter l’autonomie alimentaire de l’île via l’installation de nouveaux producteurs, le développement de l’éco-tourisme valorisant le patrimoine alimentaire de l’île, une nouvelle approche foncière (en partenariat avec la SAFER et des réseaux associatifs).
- Le PAT de la communauté de communes Arbois-Poligny-Salins « Cœur du Jura » a pour premier objectif d’installer de nouveaux agriculteurs en diversification, ainsi que de structurer de nouvelles filières autour d’équipements de transformation et de distribution, au service d’une stratégie de valorisation globale du territoire.
- Le PAT de la commune de Cilaos (La Réunion) permettra de lutter contre la précarité alimentaire et de développer la production locale dans cette zone géographique enclavée : création d’une ferme pilote destinée tant à alimenter la restauration scolaire qu’être un lieu d’expérimentation agronomique, de formation des agriculteurs et de sensibilisation des scolaires. La création d’une « Maison des terroirs » abritant un atelier de transformation agro-alimentaire et une tuerie de volailles mises à disposition des agriculteurs favorisera la transformation locale.
- Le PAT du pôle d’équilibre territorial et rural « Cœur Entre-deux-Mers » (Gironde) favorisera l’installation de nouveaux producteurs alimentaires, le développement de circuits courts, les jardins partagés et la valorisation des productions locales via la restauration collective ou à travers la démarche « Défi Foyers à Alimentation Positive ».
- Le PAT de La Roche-sur-Yon Agglomération (Vendée) veut fédérer les acteurs du territoire autour d’actions de sensibilisation (ferme pédagogique partenaire), le développement de circuits courts (SCIC partenaire), le soutien des épiceries solidaires, le développement des jardins comestibles par une collaboration avec les maisons de quartiers. L’accompagnement déjà important de la restauration collective sera poursuivi en s’appuyant notamment sur « Les Ateliers Yonnais », légumerie qui travaille aujourd’hui avec plus de 120 restaurants collectifs.
- Le PAT de la Communauté d’agglomération Mont Saint-Michel-Normandie (Manche) mettra l’accent sur la préservation du paysage et l’agro-écologie (maintien des haies, limitation de l’agrandissement des parcelles), la promotion des circuits courts (guide des producteurs, produits locaux dans la restauration commerciale…) et la valorisation du patrimoine (architectural, culturel, culinaire) du territoire.
- Le PAT porté par le conseil départemental des Alpes-Maritimes favorisera l’installation d’agriculteurs en agriculture biologique ou labellisés HVE (haute valeur environnementale). Il développera l’activité de la plate-forme « 06 à Table ! » (produits locaux en restauration collective) et visera à améliorer les actions de lutte contre le gaspillage alimentaire et la formation des personnels dans les collèges notamment.
- Dans la continuité des innovations engagées sur son territoire (nouvelles formes de distribution en faveur des habitants, agriculture urbaine, lutte contre le gaspillage alimentaire), le PAT de Saint-Etienne Métropole (Loire) favorisera la mise en synergie des actions et renforcera la coopération territoriale.
- Le PAT Cœur de Lorraine (Meuse) aidera la restauration hors domicile à se fournir en produits de proximité, accompagnera les agriculteurs sur le plan administratif et technique, sensibilisera les consommateurs à la lutte contre le gaspillage alimentaire et associera notamment les Maisons de solidarité départementales aux actions destinées à offrir aux plus précaires une alimentation de qualité.
Une deuxième session d’appel à projets a été lancée le 1er mars avec un dépôt des dossiers au plus tard le 15 avril 2021.